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Le tourisme noir – sur les traces du passé communiste en Bulgarie

La Bulgarie est une destination de rêve pour les accros du tourisme noir. 

Tous les ans, des milliers de personnes partent à la recherche des traces du passé proche pour se plonger dans l’atmosphère dramatique des anciens camps de concentration et autres prisons transformés en musés ; des villes désertées, des autoroutes abandonnées et autres destinations peu imaginables pour le tourisme de masse. L’ancienne Europe de l’Est est une des destinations privilégiées pour ces sinistres voyages. Il existe des visites guidées qui vous font connaître des lieux marqués par les ruines du temps communiste avec une touche d’humour et de nostalgie.

Pour les accros du tourisme noir, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à Tchernobyl pour découvrir des paysages désolés et habités de fantômes.

La Bulgarie du Nord-Ouest – destination privilègiée du tourisme noir

Il suffit de se rendre en Bulgarie du Nord-Ouest. Là-bas vous allez pouvoir vous plonger dans la tristesse et la mélancolie des villes, villages et usines désertés, sentir la solitude et la dévastation des banlieues ouvrières de l’époque communiste, errer dans les bâtiments des coopératives agricoles en ruine – que des hauts lieux incarnant le passé communiste. N’est-ce pas un véritable régal pour le féru de tourisme noir ?

Le problème c’est qu’en Bulgarie, dès qu’il s’agit de notre héritage du socialisme, nous nous comportons de manière pathologique. « Les Bulgares ont honte de leur passé communiste et font tout pour l’oublier et pour le cacher », nous explique Tsvetelina Tsankova, 32 ans, propriétaire d’un tour-opérateur spécialisé sur cette période qui organise des circuits.

En effet il semble que nous, les bulgares, n’avons pas encore fait notre travail de mémoire sur le passé communiste, afin de l’accepter comme tel.

Par exemple les touristes se demandent pourquoi plus de 45 ans de période totalitaire manquent dans l’ exposition permanente du Musée national d’histoire à Sofia ? La réponse qui consiste à dire qu’il est encore trop tôt pour l’exposer, parce que nous avons besoin d’un recul de 80-100 ans, rend les gens perplexes.

En général, le tourisme noir intéresse surtout les Suédois, les Belges, les Français et les Américains qui sans aucun doute ne s’ennuient pas en Bulgarie.  Car ici ils trouvent ce qu’ils cherchent. Tsvetelina Tsankova raconte comment les étrangers tombent en admiration devant la vue de la zone industrielle de la ville de Pernik. C ‘est une zone aujourd’hui tombée en désuétude et abandonnée aux caprices du temps et de la nature, alors que dans le passé elle fut prospère. La Bulgarie du Nord-Est que nous avons déjà évoquée est la plus pauvre des régions de l’UE. Durant le socialisme, c’était une région industrielle, mais pendant les années de transition post-communiste tous les secteurs de l’industrie se sont effondrés.

La question reste de savoir dans quelle mesure ces « curiosités touristiques » représentent le symbole des 45 années de système totalitaire et si elles ne seraient plutôt pas la conséquence des 30 années de transition démocratique pénible, loin d’être une réussite.

Bienvenue à l’époque de la dictature du prolétariat

Sur les routes du passé socialiste, les touristes étrangers visitent le Monument de l’armée soviétique au cœur de Sofia. Ou les lacs artificiels construits durant le socialisme et qui ont submergé des villages entiers avec leurs églises. Les touristes visitent aussi les magasins de type socialiste qui ont survécu à la démocratie.  Ils vendent encore des friandises de citron sucré, comme dans le temps. Ici, les touristes peuvent sentir l’atmosphère d’antan du magasin presque vide.

Disons que tous ces sites contemporains peuvent devenir des lieux d’attraction pour les passionnés de tourisme noir. Non en dernier lieu, cette nouvelle branche peut apporter des revenus à l’Etat. Mais pour cela il nous faut prendre suffisamment de distance avec le passé socialiste. Tout en faisant preuve d’imagination, avec un brin d’humour.

Sinon la Bulgarie est depuis longtemps présente sur les sites internet les plus populaires, recommandant des voyages sinistres liés au tourisme noir. Tous ce qu’il nous faut c’est repenser le passé récent. Pourvu que celà ne nous prenne pas 80-100 ans.

À ne pas manquer – La soucoupe volante de Buzludzha

Buzludzha ( prononcé comme Bouzloudja) était jadis un symbole de l’immense pouvoir du régime communiste.   De nos jours elle est  devenue une attraction  parmi les  fans de l ‘histoire et du  Dark tourism.

Dès qu’on l’aperçoit pour la première fois on reste bouche bée. Car sur ce mont rocheux, sur fond de nuages blancs qui ressemblent à la barbe à papa, on aperçoit…une soucoupe volante. Et pourtant, il ne s’agit pas d’une rencontre « de troisième type » mais plutôt d’une confrontation à l’histoire. Griffonnée  au dessus de l’entrée principale, l’expression  Forget your past (Oubliez votre passé)  accueille les touristes hébétes .

Visitez : La soucoupe de Buzludzha – un des plus beaux lieux abandonnés sur terre

Les tourises qui séjounent à Sofia peuvent profiter des sites et des expériences communistes suivantes :

1/ Bienvenue dans l’appartement rouge / The Red Flat/

C’est un des nouveaux musées de la capitale. Il se trouve – addresse  . Il s’agit d’un appartement qui invite le visiteur à un retour dans le passé. On se trouve subitement plongés dans le quotidien des Bulgares dans les années 70 et 80 du XXe siècle. C’est la dernière phase du régime communiste et de son incarnation totalitaire – le secrétaire général du parti communiste Todor Jivkov. Partout dans l’appartement rouge on peut voir des objets et les meubles que chaque famille bulgare possédait à l’époque du socialisme.

Photo: Free Sofia Tour

Les visiteurs sont libres d’ouvrir les armoires, de toucher les objets. Ils peuventde feuilleter un journal, un magazine ou un livre d’il y a 40-50 ans. Dans la cuisine, ils « affronteront » une tapisserie à l’effigie de Lénine… On vous offre la limonade ou du boza /une boisson fermentée à base de céréales/. Mais aussi une tartine beurrée et saupoudrée de sarriette, comme au bon vieux temps…  Un guide-audio en anglais vous plonge dans les années 80 du siècle dernier.  Grâce à des explications et des histoires sur les différents objets qui peuplent l’appartement.

2/ Tournée Communiste de Sofia

Découvrez comment les gens vivaient de l’autre côté du Rideau de fer. Revivez une période de 45 ans de totalitarisme, à l’aide des guides .  Il vous feront connaître  cette période controversée de manière objective. La visite guidée comprend les principaux monuments de l’histoire communiste dans la ville de Sofia.

On peut aussi participer aux circuits touristiques en Trabant –  le Trabi-tour. Cette expérience inoubliable permet de visiter, à Sofia, les lieux qui ont marqué l’histoire de la République Populaire de la Bulgarie.  Donc immergez-vous  dans l’ambiance des années 1960-1970 du communisme bulgare !

La durée du circuit est de trois heures. Pendant ce temps vous découvrirez la théorie du communisme, ce qu’est le marxisme-léninisme, l’histoire du communisme en Bulgarie, les avantages et les inconvénients de cette période et la relation entre le gouvernement communiste et la religion, l’industrie, économie, culture et vie quotidienne des gens.  En conséquence, vous vous sentirez heureux de vivre dans le monde libre d’aujourd’hui et apprécierez beaucoup plus la liberté de l’Europe.

La tournée Communiste de Sofia est organisée par L ‘Association 365 

Les guides accompagnent les touristes :

Du mois d’Avril à Octobre: ​​tous les jours à 16h

Du mois de Novembre à Mars: tous les lundi, jeudis, vendredis, samedis et dimanches à 16h.

Point de départ: Palais de justice au centre de Sofia.

 

3/ Le Musée de l’art socialiste

Après la chute du Mur de Berlin, des grèves de la faim étaient menées en Bulgarie pour que soient retirés les symboles et les statues datant de l’ère communiste des bâtiments et places publiques…

Mais en 2011 la ville de Sofia exhuma ces pièces et les exposa dans un musée spécial – Le Musée  de l’art socialiste. Comme on peut s’y attendre la présence la plus forte ici est celle du camarade Lénine. Le plus impressionnant c’est un monument mastodonte pesant 45 tonnes du dictateur qui était de petite taille en son vivant. Jusqu’au début des changements en Bulgarie, il « ornait » le centre de Sofia. Vladimir Ilitch se tient les yeux rivés vers l’avenir en compagnie de quelque 77 de ses « confrères » .  Tel est le nombre des statues exposées dans la parc du musée.  La plupart d’entre eux pendant de longues années sont demeurés dans les entrepôts et les cours avant d’être dépoussiérées et exposés au public.

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