Tutrakan est la ville la plus septentrionale du pays…
Une petite ville au bout de la Bulgarie au visage tourné au nord en direction du Danube. Et des plaines désertes de la Roumanie sur l’autre rive du fleuve. Peut-être parce qu’elle est éloignée et difficilement accessible en raison des mauvaises routes. Mais une fois qu’on y a fait la connaissance, on voudra y revenir, ici, à l’extrémité la plus exotique du pays. Car quand on dit exotique cela ne signifie pas toujours des palmes et des plages de sable ensoleillées. Mais également des occasions de passer d’inoubliables moments à la rencontre du temps. Et de savourer des paysages différents de ceux dont on a l’habitude.
La première chose qu’on aperçoit en entrant à Toutrakan, c’est le Danube et son omniprésence.
Ses eaux argentées scintillent sous le soleil. Elles vous font des clins d’œil à chaque pas, derrière chaque maison, derrière chaque espace vert ou au coin de chaque rue. Des nuées d’oiseaux passent au-dessus du fleuve .
Et se dirigent vers leurs nids sur le bord du fleuve dans les zones humides. Les magnifiques bâtiments sont d’un style architectural plutôt ouest européen typiques pour les villes sur les bords du Danube et non pas pour cette partie de la péninsule des Balkans, attirent également l’attention des visiteurs.
Les façades de la plupart de ces édifices sont tournées vers la spacieuse promenade le long du fleuve qui est pleine de gens pendant toute la journée.
La fierté de la ville de Tutrakan au début du XXe siècle étaient son intelligentsia et ses éminentes personnalités publiques. Jadis dans la ville fonctionnaient plusieurs imprimeries . Sous leurs presses sortaient de nombreux journaux et livres distribués dans tout le pays . Une considérable partie de la population de Tutrakan travaillait dans différentes maisons d’édition.
Les maîtres des espaces danubiens
Et pourtant, la vie de la plupart des citadins n’était pas liée au papier et aux lettres ! Mais à la ligne et au fleuve. Le grand voyageur turc Evlia Čelebi qui a bourlingué sur ces terres au XVIIe siècle parle des autochtones comme des « Maîtres des espaces danubiens ». Dans ses chroniques il mentionne que la pêche était un métier pratiqué non seulement par les hommes. Il était pratiqué également par les femmes. Autrefois, en effet, la ville de Tutrakan était un des pôles de la pêche les plus importants dans le bassin du Danube.
Des centaines de barques et de canots de pêche jetaient l’ancre dans son port et la morue pêchée dans les eaux du fleuve avait ses adeptes même en France. Pour conserver le poisson frais et pour pouvoir le transporter dans des pays lointains, onle salait et enroulait dans des feuilles d’ortie.
Les habitants de la ville de Tutrakan connaissent 1001 manières de pêcher le poisson.
Ils le conservaient le plus longtemps possible et mijotaient la fameuse et délicieuse soupe de poisson. Dans Tutrakan se trouve l’unique musée de la pêche et de la construction navale danubienne . Ici on voit de quelle manière un des plus vieux métiers du monde a été transformé en un véritable art.
La pêche au harpon est très curieuse. Elle est pratiquée la nuit. Le pêcheur allume un feu de foin sur sa barque et la lumière et la chaleur attirent le poisson. Quand il remonte à la surface, le pêcheur le transperce d’un coup. On peut voir au musée une exposition de photos de monstrueux poissons pêchés à proximité de la ville. Tel un mastodonte de morue de 400 kg et de 5 m de long. Le poisson géant fut attrapé vers la fin des années 30 du XXe siècle.
La remarquable « tutrakane »
A Tutrakan, parallèlement à la pêche, les constructions navales sont également un métier florissant. En effet, au début du siècle dernier une dizaine d’ateliers manufacturaient des canots et des barques. Ils tournaient à plein pour également exporter des embarcations sur les marchés européens. L’invention d’un modèle spécifique de barque, la « tutrakane », fait l’orgueil de la ville. La barque fut inventée par le citadin Petar Chorikov. Elle est remarquable par sa vitesse dans les flots et ses qualités hydrodynamiques parfaites. Il existe encore quelques chantiers navals dans la ville. Les autochtones expliquent avec regrets que de nos jours ce métier est bien plus lucratif que la pêche.
La promenade au bord du Danube…
Un proverbe de Tutrakan nous explique que le nombre des écailles sur la carpe est égal au nombre des raccommodages sur les pantalons du pêcheur. En nous promenant dans l’ancien quartier des pêcheurs nous réalisons le niveau de pauvreté des autochtones d’autrefois. Les petites maisons à deux-trois pièces perchées sur les bords du fleuve abritaient les familles nombreuses des pêcheurs. Aujourd’hui ces demeures sont abandonnées et sont à la merci des caprices du temps et de la nature.
La vieille ville des pêcheurs…
Un projet a permis de lancer des travaux de restauration et de rénovation du quartier. Le but – d’en faire une attraction pour les touristes. Il reste cependant un mystère! Pour quelle raison à la place des taudis d’autrefois on érige actuellement de belles maisons de l’époque de la Renaissance. Elles n’ont rien à voir avec les traditions locales.
Certaines de ces nouvelles bâtisses accueilleront des ateliers consacrés aux métiers d’autrefois comme les constructions navales, le tissage de filets de pêche, etc.
Un petit train pour les touristes est également prévu pour les promener dans le quartier des pêcheurs en aboutissant dans le jardin public. En réalité, le grand espace vert sur les bords du Danube est en soi une raison suffisante pour se rendre à Toutrakan. Les touristes admirent les plantes exotiques et les espaces de relax. Ainsi que les belles sculptures et, surtout, la magnétique vue sur le majestueux fleuve.
Organisez vous-même votre voyage en Bulgarie
-Сomment vous rendre de Sofia à Tutrakan
La distance entre Sofia et Tutrakan est de 375 km. La distance par la route est de 375 km. En automobile le voyage vous prendra en peu moins de 5 h. Au cas óu vos optez pour le bus : sachez qu’il il y a un bus direct, qui part de Central Bus Station Sofia et arrive à Tutrakan. Les services partent toutes les 4 heures, et opèrent chaque jour. Ce trajet prend approximativement 5h 59m . Consultez la carte ci-dessous
Zlatograd – la ville au nom d’or …